Bilan de fin de mandat : six années à la Haute Autorité

Bilan de fin de mandat : six années à la Haute Autorité

L’épreuve de la confiance

Il y a six ans, la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique était créée dans un contexte sensible de doute quant à la probité des responsables publics, pourtant l’un des piliers majeurs de notre démocratie.

De ces années fondatrices, deux certitudes, toujours à la pointe de notre actualité politique et sociale, ont émergé : la confiance des gouvernés dans leurs gouvernants doit être rétablie et la transparence constitue une garantie majeure d’une gouvernance vraiment démocratique. Ces deux valeurs fortes portées par la Haute Autorité depuis sa création sont devenues de véritables indicateurs de la santé de notre société. Elles témoignent de l’actualité de ce contrat social sur lequel, depuis l’instauration de la République il y a plus de deux siècles, repose notre désir de vivre ensemble. Ce désir, toujours profondément ancré dans le cœur des citoyens, c’est aussi la volonté de voir les institutions publiques s’adapter étroitement aux attentes et aux exigences profondes de nos compatriotes.

Certes, notre système politique « à la française » n’a jamais été épargné par les frustrations, les scepticismes, les incompréhensions et parfois les colères de celles et ceux pour qui nos institutions ont été créées. La répétition de scandales touchant les différents échelons des responsables publics a exacerbé le doute sur la probité des acteurs de la vie publique.
Le risque d’une spirale négative des rapports entre le peuple et ceux qu’ils représentent peut donner le sentiment que nous sommes entrés dans une République de la défiance. Ce climat délétère a progressivement ouvert la voie à la tentative populiste et son injuste cohorte de constats sommaires et de désillusions irraisonnées.

La convergence des sondages d’opinion sur ce thème confirme cette tendance préoccupante qui semble largement partagée et fait peser une menace qu’il serait dangereux d’ignorer ou de sous-estimer.

Pourtant les raisons de ne pas croire à la fatalité du déclin de nos valeurs et de nos pratiques démocratiques ne manquent pas. Président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique depuis sa création, j’avais, dès 2015, intitulé mon rapport au Président de la République « Renouer avec la confiance publique ». Les responsabilités qui m’ont été confiées, inédites au sein de nos institutions, au service de nouvelles missions porteuses de changements forts, répondaient à ce défi.

Au fil des années, ces dernières se sont enrichies, témoignant de la qualité du travail fourni par la Haute Autorité. Je peux désormais affirmer avec la conviction et la sérénité que m’inspire le formidable travail accompli au quotidien par mon équipe que les conditions de cette belle ambition visant à retrouver la confiance n’ont jamais été si près d’être réunies. Ce combat doit se poursuivre pour tenir le pari d’une confiance restaurée et d’une culture de probité publique ancrée dans les pratiques actuelles.

Parce que nous le savons tous, la confiance est une valeur fragile : quand elle se perd ou se dégrade, sa reconstitution ne peut être faite avec de simples déclarations d’intention ou des réformes législatives qui souffrent souvent d’un défaut d’exécution. Elle ne se décrète pas, elle doit constamment être démontrée par des résultats tangibles. C’est précisément à quoi s’est attachée sans relâche la Haute Autorité. Elle continuera sans faillir à assumer les missions qui sont les siennes.

Jean-Louis Nadal, Président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique

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